Rentabilité d’une brasserie – Bilan financier et croissance de la Brasserie du Vallon

Salut l’ami ! 

 

Ah ça faisait trop longtemps que je n’avais pas écrit sur ce blog, ça fait du bien de s’y remettre enfin !

Les révisions pour mes exam’ tous proches attendront 😉 

 

Aujourd’hui, dans ce journal de bord un peu particulier je vais répondre à trois question que tout le monde me pose :

  • Tu gagnes beaucoup d’argent en vendant tes bières ?
  • Ça t’as coûté combien de créer ta micro-brasserie ?
  • Et du coup, tu les vends à quel prix tes bouteilles ?

Tu l’as compris, dans cet article je vais aborder un peu plus en détail l’aspect financier de ma micro-brasserie dans l’état actuel des choses.

En toute transparence et sans tabous… 

 

Je vais toutefois essayer de rester concis et de simplifier les calculs pour que ça soit plus sympa a lire. 

 

Pour ceux qui me découvrent en lisant cet article et qui n’ont pas encore lu la page « À propos » , je pense qu’il est nécessaire de rappeler qui je suis et quel est mon projet !

Et pour ceux qui me connaissent déjà, utilisez le sommaire pour plonger directement au coeur de l’article 😉 

 

 

Mon projet et mon CV

Pour faire simple, je m’appelle Quentin, j’ai 22 ans au moment d’écrire ces lignes, je suis élève ingénieur et depuis début 2016 je suis aussi et surtout le brasseur du Vallon !… ah et je suis passionné de bière et de brassage, évidemment ! 😛

(Découvre mon CV de brasseur, les objectifs du projet et de mes blogs sur les pages « Le brasseur du Vallon » , « La Brasserie du Vallon » et « À propos » , n’hésite pas à parcourir le menu en haut de page si tu es curieux)

 

Bon, pour présenter mon projet, je vais me limiter à quelques idées générales pour ton bien à toi, lecteur curieux mais pressé ! Sinon cet article sera sans fin étant donné mon aptitude à continuer encore et encore des explications détaillées au sein de phrases à rallonge ^^ 

 

Côté projet, voilà ce que je peux dire en 5 points vraiment très courts : 

  • La Brasserie du Vallon est ma modeste micro-brasserie artisanale, professionnelle, officiellement et légalement installée en Alsace, à Steinbach
     
  • J’ai un volume de production très faible inférieur à 100L par lot, je n’ai pas d’envie ni de besoin de croissance énorme et je suis installé dans la cave de mes parents actuellement
     
  • Je brasse des bières de toutes sortes : brunes, sour, IPA, ale et lager … et des hydromels artisanaux au miel d’Alsace depuis peu 🙂 
     
  • Ma philosophie c’est qualité et originalité ! Mes recettes sont sans cesse renouvelées : pas de gamme fixe chez moi, j’aime les surprises et l’innovation !
     
  • Et pour finir, je suis un grand bavard, j’aime donner des conseils et transmettre mon savoir, d’où un dialogue constant avec mes lecteurs sur mes 3 blogs, les réseaux sociaux et par mail 

Logo brasserie du Vallon Alsace sur fond de bouteilles

 

Et si tu lis cet article, peut-être que tu es aussi intéressé par un rapide aperçu de la démarche complète de création d’une micro-brasserie. Ça tombe bien, j’ai rédigé un super article à ce sujet il y a 6 mois ! (Et tous les articles de cette série t’attendent bien rangés dans la catégorie « Question de la semaine » )

 

Passons maintenant à la première partie de cet article, le moment qui fait mal, là où il faut sortit beaucoup de sous d’un coup et convaincre son entourage qu’on est pas fou : l’investissement initial

 

 

Mes investissements et le bilan financier de cette première année ! #transparence

Beaucoup de gens me demandent combien ça coûte de se lancer dans le brassage pro, et je leur réponds toujours « ça dépend de tes objectifs ». Tout dépend du volume et de la qualité que tu prévois de produire, de l’endroit où tu veux t’installer, de la manière dont tu prévois de brasser …

 

Bref c’est très variable, mais pour mon projet en particulier, j’ai réussi à m’en tirer à environ 3200€.

En sachant que techniquement on pourrait résumer mon projet ainsi :

  • Volume de production : 80L de produit fini embouteillé par brassin environ
  • Recettes originales et la qualité reste ma priorité première, donc je n’économise pas sur les recettes 😉
  • Méthode de brassage minimaliste et économe : une seule cuve au lieu de 3 grâce à la technique du BIAB
  • Matériel avec un excellent rapport qualité/prix importé d’Italie (Polsinelli)
  • Aménagement du local = tout fait maison pour économiser beaucoup !
  • Ingrédients achetés lors d’une commande groupée = réduction prix de gros + frais de ports partagés
  • Micro-entreprise + ACCRE = taux d’imposition faible du chiffre d’affaire les 3 premières années 
  • Mais micro-entreprise = impossible de récupérer le TVA, donc je paie 20% de plus sur tous mes investissements de matériel

 

Voici donc le détail des investissements que j’ai réalisé pour lancer mon projet de micro-brasserie, pour tous les curieux ou pour tous les artisans brasseurs en herbe qui lient cet article ! 😉 

 

Les investissements effectués pour créer ma petite micro-brasserie artisanale

 


  • Matériel : 950€ (oui, j’ai fais des investissements depuis décembre 2016 … et il m’en reste encore à faire !)
    • Fermenteur, cuve, pompe, tuyaux, capsuleuse (Polsinelli)
    • Robinets et raccords rapides (Canard Rouge)
    • Réchaud à gaz 15,5kW, tuyaux et détendeur + 2 bouteilles de butane
      .
  • Aménagements et bricolages  : 200€ environ (étagères pour les  stocks de malt, STC1000 pour la chambre de fermentation …)
    .
  • Stock d’ingrédients : 900€ (malt, levures, houblon et miel inclus)
    .
  • Consommables divers (produits nettoyants, bouteilles de butane …) : 80€
    .
  • Packaging (bouteilles, capsules, étiquettes) :
    • 350€ de bouteilles (pour embouteiller 500L environ)
    • 160€ d’étiquettes (250 étiquettes par brassins × 5 brassins = 1250 étiquettes)  
    • 120€ de capsules (10 000 Ø26 et 7000 Ø29)
      .
  • Graphiste : 40€ seulement ! Ma copine est graphiste, et même si elle ne voulait pas être payée initialement, j’ai insisté pour au moins lui donner symboliquement 10€/H pour le super travail qu’elle à fait avec mes étiquettes 😉
    .
  • Site web : environ 40€ par an chez Easy-Hébergement … pas très performant mais les moins cher en France après 1&1, à qui je ne fais pas confiance
    .
  • Taxes et démarches obligatoires : environ 300€, dont 200€ de formation (le fameux SPI) financés par mon université, l’UTBM de Belfort, merci à eux !!

 

 

TOTAL des investissement pour créer une très très petite micro-brasserie artisanale en tant qu’autoentrepreneur : + de 3000€ ! 

Et heureusement que j’ai organisé des commandes groupées pour économiser sur les frais de ports 😉

 

Il s’agissait d’un investissement pour une petite micro-brasserie bricolée et inefficace de ~100L… Pour une brasserie plus sérieuse avec une unité de production de 300 ou 500L, avec plusieurs cuves de fermentation et du matériel d’embouteillage correcte … on arrive bien vite à 25 000€ voir même 100 000€ ou plus !

 

À ce propos, il existe maintenant des livres sérieux qui ont été créés pour aider à maîtriser cet aspect désagréable mais néanmoins crucial du projet : 

 

Clique simplement sur les images pour voir ces livres ! Et passe sur https://livres-de-brassage.fr/ pour en apprendre plus sur les bons livres de brassage, d’histoire, de culture et d’entrepreneuriat brassicole !

 

Bref, en plus de m’avoir coûté (relativement) beaucoup d’argent, ça m’ aussi demandé énormément de temps !

C’était d’ailleurs le sujet du tout premier article de la série de « questions de la semaine ».

Donc il faut être persévérant, patient et réellement passionné avant de se lancer dans une telle entreprise. Ça va te coûter tes weekends, tes soirées… pas facile avec une vie de famille et un boulot.

 

C’est pas facile mais pas impossible pour autant, beaucoup ont réussi ainsi, en commençant petit au début en mode « lean startup » avec ce genre d’unité de brassage :

 

D’ailleurs si c’était à refaire je crois que je prendrais ça au lieu de m’embêter avec mes bricolages inefficaces et pas forcément rentables !

Maintenant que j’ai acheté un GrainFather 30L (haut de gamme) et un Klarstein 45L (entrée de gamme) pour mes prototypes, je me rends compte du confort et de l’efficacité de ces machines, c’est juste génial, j’ai retrouvé le plaisir de brasser en petit volume 😉

 

Bref, je divague !

 

L’évolution de la trésorerie de la brasserie pour sa première année d’existence 

 

3000€, certes pour beaucoup de gens cela parait modeste, mais il ne faut pas oublier que je ne suis encore qu’un modeste étudiant de classe moyenne et que je me suis lancé 100% seul dans un projet potentiellement risqué et assez complexe !

Il a donc fallu convaincre mes proches que je n’avais pas sombré dans la folie la plus complète, faire quelques calculs prévisionnels de coût de production, et finalement après les premières dégustations et les premières ventes, tous mes proches me soutiennent à 100% et ne doutent plus de l’avenir radieux de ma micro-brasserie 🙂 

 

Niveau trésorerie je suis actuellement relativement bas puisque je commence seulement à faire des ventes depuis environ un mois, les weekends, dans mon réseau proche. J’ai donc encaissé quelque chose comme 200€ au moment où j’écris ces lignes. 

J’ai aussi des commandes clients à hauteur de 150€ qui n’attendent plus que la livraison (paiement à la livraison). Donc si on additionne tout on peut dire que depuis le lancement de la brasserie j’ai dépensé 3000€, j’en ai gagné 350€ et il me reste assez de bouteilles en stock pour générer 350€ de chiffre d’affaire …

 

Sachant que la brasserie est officiellement ouverte sur le papier depuis mai 2016, ça pourrait faire peur ! 3000 – 350 -350 = 2300€ restants à renflouer.

Si je continue à ce rythme là en 2019 j’y suis encore ! 😯 

 

Mais au final, quand on regarde l’ensemble, j’ai pour l’instant mis en vente uniquement deux bières : 93L d’ambrée et 78L de blonde au citron !

À ce rythme là, dans environ une grosse dizaine de brassins j’aurais fini de rembourser mon investissement initial, c’est pas si mal 🙂

Surtout que maintenant que les grandes vacances sont enfin arrivées, j’aurais beaucoup plus de temps à consacrer au brassage !!

 

 

Mais là les plus attentifs d’entre vous (ou les comptables de métier) se diront … « mais attends : tu ne te verse pas de salaire ?! »

Le but d’une entreprise c’est pas juste de rembourser l’investissement initial qui à servi à la créer, il faut aussi que le temps investi soit rémunéré (au moins un peu) !

 

Revenons-donc un peu sur les raisons d’être de ma micro-brasserie :

  1. Le but premier de ma micro-brasserie c’est de donner du plaisir aux clients lors de la dégustation, c’est ma ligne directrice
      
  2. Le second objectif c’est de me faire plaisir en brassant ce que je veux quand je veux
      
  3. Et pour finir, le troisième objectif, il faut bien l’avouer, c’est quand même de me fournir un petit quelque chose comme rétribution pour tout le temps investi !

 

 

Allez, dans la partie suivante on vas parler argent, prix de vente des bières, rentabilité d’une brasserie, charges et salaires … de manière simplifiée pour pas que ça soit trop lourd 😉

 

 

La rentabilité d’une brasserie artisanale #BigMoney (ou pas)

Il y a quelques mois, j’avais écris un article suite à une question que m’avais posé un abonné au blog : « À quel prix vas-tu vendre tes bières ? » . Tu peux aller le lire si tu veux connaitre le point de vue que j’avais à l’époque, mais globalement ça n’as pas trop changé depuis !

 

Aujourd’hui j’ai enfin fini par enfin mettre de vrais chiffres sur mes idées 🙂

Maintenant que j’ai vraiment commencé à vendre de la bière et à faire des calculs sérieux de rentabilité, voyons donc où on arrive niveaux prix ! 😉 

 

Mais d’abord, comment fixer le prix d’une bière honnêtement ?

 

Je pourrais fixer un prix arbitrairement très élevé pour viser les consommateurs à la recherche d’une bière « de luxe » et me faire une colossale marge. Ou alors je pourrais fixer des prix très bas pour vendre mes bières vite et en très gros volume. Ou alors je pourrais juste regarder le prix moyen du marché et m’y conformer sans me poser plus de questions.

Ou plus sérieusement, je pourrais faire des sondages et calculer le prix moyen acceptable selon ma clientèle, pour optimiser à la fois mes ventes et mes profits…

 

Mais ces stratégies ne me plaisent pas ou ne me conviennent pas.

 

J’ai donc décidé de fixer le prix de mes bières en fonction de 2 critères :

  1. Est-ce que ma bière est vraiment bonne ? 
  2. Combien m’a-t-elle coûté à produire ? (temps, taxes et ingrédients)

 

Voyons donc ce que ça donne avec des chiffres réels !! 

 

Le prix des bières du Vallon : coût de fabrication et marge, le calcul complet ! 

 

Coût de fabrication bières à la brasserie du vallon prix au litre pourcentages graphique pie-chart cammembert

On remarque ici que le SMIC horaire que je me réserve est responsable de près de la moitié du coût de production !

 

J’ai fait des chronométrage sur mes premiers brassins et je suis arrivé au total à 15H de travail de la conception de la recette à la mise en carton finale.

Et ce temps de travail est valable pour un volume de production moyen de 80L avec mon matériel actuel, donc si je m’améliore ou si j’investis dans une embouteilleuse ce coût main d’oeuvre baissera 🙂

En l’occurrence, si j’avais acheté tout de suite deux Klarstein 45L comme celui que j’utilise maintenant pour brasser mes prototypes au lieu de ma cuve 100L bricolée et chauffée au gaz, alors j’aurais pu réduire le temps (et surtout la pénibilité) du brassage d’environ une  à deux heures… donc 10% de réduction de la main d’oeuvre, donc une bière ~5% moins chère pour lie client, ou 5% de marge en plus pour moi si je garde le même prix de vente !

 

Néanmoins aujourd’hui, à 10€/H ça me fait 150€ de salaire par brassin… et comme je brasse environ une fois par mois, ça me fait donc un salaire mensuel de 150€/mois ! Wouhou 😛 

 

Mais dans ce calcul je n’ai pas encore intégré l’amortissement de tous ces investissements que j’ai du réaliser ! Donc si on ajoute les 950€ de matériel à rembourser, voilà ce que ça donne :

Prix de vente bières artisanales à la brasserie du vallon prix au litre pourcentages rentabilité graphique pie-chart cammembert

(Pour le graphique ci-dessus j’ai du fixer le prix de vente à 2€ la bouteille de 33cl, pour pouvoir calculer les taxes du RSI sur mon CA d’auto-entrepreneur)

 

Mais … au bout de combien de brassins le matériel sera-t-il remboursé alors ?

prix de vente et rentabilité des bières à la brasserie du vallon remboursement investissement micro-brasserie prix au litre pourcentages Excel tableau

 

Le pourcentage de marge qui est calculé ici représente en fait ce qu’il reste pour rembourser le matériel après paiement de mon modeste salaire. 

Mais que se passera-t-il quand, après une dizaine de brassins, j’aurais fini de rembourser mon investissement ? 

 

Simple : je vais mettre cette marge de côté pour les futurs investissements (fûts inox + trieuse, matériel d’embouteillage …) et pour avoir une réserve de sécurité en cas de casse du matériel avec lequel je brasse actuellement !

 

 

Néanmoins ce tableau à une faille importante !

Il ne prends pas en compte que près de 10% de ma production part en dégustations ! Quand j’aurais les vrais chiffres du % de dégustations, j’ajusterai mes calculs pour qu’ils représentent plus fidèlement la réalité évidemment 😉 

 

 

Et pour finir, tu as peut-être que remarqué sur le tableau ci-dessus se trouvent deux colonnes surlignées en bleu.  Ces colonnes répondent à mes critères cités précédemment : 

  1. Est-ce que ma bière est vraiment bonne ? 
  2. Combien m’a-t-elle coûté à produire ?

 

Les prix de vente se trouvant dans les deux colonnes en bleu me permettent de générer une marge suffisante pour rembourser mon investissement, sans pour autant arnaquer mes clients. J’ai toutefois décidé de faire évoluer mes prix autour de ces deux valeurs en fonction de la fierté que j’ai de ma bière (parce qu’en réalité, on remarque bien que les ingrédients sont plutôt négligeables dans le calcul !).

Si elle est vraiment excellente et qu’elle correspond parfaitement à l’objectif que je m’étais fixé, alors je la vendrai à un prix proche de 2€/33cl. 

Dans la cas contraire, si je trouve qu’il y a encore possibilité de faire mieux, alors je fixerai un prix plus proche de 1,8€/33cl, bref, je sacrifierai alors une partie de mon salaire si la bière ne me conviens pas vraiment.

 

Toutes les bières - photo étiquette de bière - Brasserie du Vallon - micro-brasserie artisanale d'Alsace

 

 

L’avenir de la brasserie ? #Croissance 

Mon rêve, maintenant que j’y vois plus clair et que la fin de mon cursus d’ingénieur approche, c’est de me lancer à fond dans mon activité de micro-brasseur.

Clairement mon volume de production de 100L est trop faible pour satisfaire la demande croissante de mon seul entourage proche ! Et j’ai déjà des restaurants et commerces qui serraient intéressés par mes produits. Que voulez-vous, c’est le risque quand on brasse de bonnes bières originales 😀 

 

Néanmoins je n’ai pas envie de brasser dans une usine et d’inonder le marché avec mes bières pour faire un maximum de bénéfices. Je veux rester un petit brasseur artisanal et partager le marché avec les autres micro-brasseurs de ma région. Ce qui m’intéresse c’est l’amour du bon produit, le partage de bon moments et de mes connaissances, et le respect des clients et de l’environnement.

30 000 € c’est une somme ! Mais qu’est-ce que ça doit être agréable de brasser avec un super matériel comme ça 🙂

 

Je pense donc passer à un volume de production proche de 500L, dans un nouvel atelier, et à terme de rêve d’y joindre un petit bar/restaurant… Mais dans un premier temps, juste l’atelier de brassage ça sera déjà pas mal 😉 

 

Une installation de brassage 500L, 4 ou 5 fermenteurs, une petite cave réservée à la fabrication et au vieillissement des bières sauvages, une autre cave pour la garde des bières et hydromels, une toute petite ligne d’embouteillage et d’étiquetage … Bref, juste ce qu’il faut pour m’amuser un peu ! 

 

 

Je vais même essayer de proposer l’installation de mon atelier de brassage comme projet de fin d’étude d’ingénieur ! Ça me permettrais de gagner du temps et de faire ce qui me plait réellement.

Je ne sais pas ce que va en dire la commission, puisque ce projet de fin d’étude c’est stage de 6 mois en entreprise en général, ou alors un projet industriel. Mais rarement quelque chose d’aussi petite envergure que l’installation d’un atelier de brassage.

 

Bref on aura l’occasion d’en reparler d’ici quelques mois je pense 😉 

 

 

Oublie pas que tu peux rejoindre le super groupe de curieux et de brasseurs qui me suivent sur les réseaux sociaux !

Vous êtes de plus en plus nombreux et ça fait plaisir 🙂

 

À très bientôt !

 

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  • pazkablog dit :

    À noter que le coût de main d’oeuvre ne prends même pas en compte la réflexion et l’expertise derrière nécessaire à simplement l’invention des bière ! Les estimations et test préalables avant de décider d’en faire un brassin !

    • Très Juste, bien vu l’ami ! 🙂

      Le coût main d’oeuvre ne prends en effet pas en compte les périodes pendant lesquelles j’ai fait des expériences, ou le temps que je passe à goûter les malts et sentir les houblons en rêvant 😉
      Et l’investissement (en vert sur le graphique) ne prends pas non plus en compte les années d’expérience et tous les investissements que j’ai réalisé pour acheter de super livres de brassage scientifiques pour me former !

  • BLETTERER dit :

    Et ben ça fait un moment que je ne suis pas passé et je vois que ton projet avance bien… C’est cool ;-).
    Bonne continuation et bon courage pour la suite
    Ninja68

  • JulienFCN dit :

    Super ! Bon courage poru les exams, nous aussi c’est notre rêve de sauter le pas pour être pro ! peut être l’an prochain .. 😉

    Julien

    • Depuis jeudi soir, les exam c’est fini ! Ouf !
      Maintenant reste plus qu’à croiser les doigts pour les résultats ! 😛

      Et bon courage si tu veux te lancer, il faut une grosse motivation 😉

      En tout cas si t’as besoin de conseil pour ton projet, tu sais où me trouver !

  • Brico dit :

    Salut également sa fait un moment, bravo !!!

    Bon courage pour tes études !!!

    T’on article et vraiment super !!!!!?

  • Philippe Marseille dit :

    L’article est clair et bien documenté économiquement parlant. Un tableau de rentabilité en fonction de la taille des brassins aurait été le bienvenu. Ex : je brasse 200 litres, cela me fait x bouteilles je gagne donc tant en la vendant tant. Si je brasse 300 litres, etc….
    En tout cas, c’est bien fait. Je vais suivre un peu l’evolution.
    Bon courage.
    Philippe

    • Salut Philippe 🙂

      Tu as tout à fait raison, faire une analyse en fonction du volume des brassins ça pourrait être intéressant pour un brasseur qui cherche à s’installer !

      Néanmoins dans mon cas la taille des brassins est déjà fixée et je ne peux pas la modifier. Je manque de place dans mon local et mon matériel est déjà acheté !

      Par contre attends toi à voir un article dans les prochains mois à propos de mon projet d’investissement ! Et là je devrais faire une analyse pour choisir quel volume je produirais et quel matériel je vais acheter 😉

  • Jean Q. dit :

    Salut, je reviens sur ton site après plus d’un an (à l’epoque je t’avais demandé des infos sur la plantation du houblon). Ca a beaucoup évolué, félicitations. Je suis très interessé par ton retour d’expérience, et notamment tes chiffrages, ca donne des idées… J’espère pouvoir enfin les gouter un jour, si je passe vers chez toi…
    bonne continuation,
    Jean

    • Salut jean !

      Wahou, deja un an … Le temps passe vite ! Ça fait plaisir que tu revienne me lire 🙂

      Si tu as des questions n’hésite pas à m’envoyer un petit mail, c’est toujours avec plaisir 😉

      A bientôt autour d’un verre pourquoi pas !

  • Lidias dit :

    Bonjour et bravo pour tout ce que tu partages ici
    à propos du prix de vente, je remarque que assez souvent la bouteille de 33cl de bière artisanale locale est vendue autour de 3€ chez les cavistes, épiceries et autres magasins de proximité. Selon toi quel prix le brasseur a vendu ses bieres au commerçant ?

    • Salut 🙂

      Alors là, ça dépend énormément et je ne peux pas parler pour mes collègues, qui ont tous des structures de coût bien différentes. Mais globalement les revendeurs font généralement prix d’achat ×2. Donc une bière à 3€ en rayon à été achetée autour de 1,5€.

      Personnellement je revends mes bières au même prix à tout le monde, le prix juste, celui qui me permet de payer mes heures de travail, mes ingrédients et mon matériel décemment. Donc actuellement je suis plutôt autour de 2€ la bouteille, ce qui est dans la moyenne haute des micro-brasseries françaises pour la revente aux pros, mais dans la moyenne basse pour la revente en direct à la brasserie.

      Mais une fois que le prix juste est déterminé, par principe je trouve que c’est juste que tout le monde paye le même prix, pro et particuliers. Cette philosophie n’est pas partagée par beaucoup de monde je crois.
      J’suis p’t’être fou ? ^^

  • christophe dit :

    salut Quentin,

    je crois que ça fait 2 ans maintenant que tu as ouvert ta brasserie et je voulais savoir si tes ventes ont décollé ? Cette question parce que j ai aussi un projet de micro brasserie . Et aussi je voilais savoir si tu ne fais que de la revente aux particuliers?

    • Salut Christophe,

      Effectivement, ça fait maintenant deux ans révolus que ma brasserie est créée 🙂

      Les ventes sont limitées par trois choses actuellement :

      1. La taille de ma brasserie … toujours installée dans les ~10m² qui lui sont attribués dans la cave de mes parents (je cherche activement un nouveau local de 100m²)

      2. Le temps que j’ai de dispo pour brasser. En effet je suis maintenant enfin diplômé ingénieur et j’ai décidé de me lancer en tant que consultant en création de micro-brasserie, formateur et puis aussi prestataire en brassage, donc je vais brasser dans des brasseries qui ont un atelier mais pas encore de brasseur à temps plein. Bref, ça prends un max de temps !

      3. Ma philosophie : je ne cherche pas et je ne chercherai jamais à produire en masse pour inonder le marché ou m’en mettre plein les poches, ça reste pour moi une passion, un hobby. Le côté commercial est secondaire 😉

      Actuellement je fais de la revente aux particuliers en bouteilles de 33 et 75cl, mais aussi en bouteilles 2L et mini fûts SPI 5L. Mais je revends aussi des bouteilles a une cave spécialisé dans la bière, ainsi que des fûts à quelques bars de temps en temps quand j’ai du stock 🙂

      N’hésite pas à venir discuter de ton projet par mail, j’accompagne déjà plusieurs micro-brasseries en cours de création en Alsace, une à Belfort, une dans la Meuse et une près de Paris !

      À bientôt 🙂

  • alex de Bègles dit :

    Salut, Alex de Bègles, près de Bordeaux, 37 ans , je brasse en amateur (mais tout de même en tout grain!) depuis un an, avec une dizaine de brassin de 20 L à mon actif.
    Grand bravo pour ton blog que je découvre et l’ensemble de ton projet, c’est excellent !!
    Je partage tout à fait ta conception de la bière sur les notions d’originalité et de prix abordables : pour moi c’est une boisson populaire dans le sens noble du terme et qui doit le rester. Donc, pour répondre à la question d’un de tes articles, tu n’es pas fou ! Un seul regret : ne pas être de la région pour venir goûter ta production. Un jour peut-être.

    • Salut à toi, ami bordelais 😉

      Merci !

      Un jour peut-être, oui … si j’arrive à trouver un nouvel atelier et à produire toute la bière que je veux, peut-être que je ferrai des festivals un peu partout en France, donc l’espoir qu’on se croise un jour est tout à fait permis !!

  • Brasserie du houblon d’argent dit :

    Content de lire une micro brasserie avec la même philosophie que moi.
    Je galère un peu pour être entrepositaire agrée. Tu aurais quelques conseils ?
    Sinon passe voir mon site ou fb ça me ferais plaisir : Brasserie du houblon d’argent dans Google
    Bien à toi et bon brassage !

    • Salut,

      Ah ha ! Une petit micro-brasseur de plus ! Ça fait plaisir de voir l’artisanat se répandre 🙂

      Mon conseil ? Contacter les douanes pour perdre un RdV face à face avec un conseiller et faire les démarches avec lui. Y a pas de miracles, faut comprendre leur vocabulaire et les textes de loi, se mettre en conformité avec leurs exigences et remplir leurs dossiers ! C’est long et chiant mais l’avantage c’est qu’il n’y a besoin de le faire qu’une seule fois 😉

      Bon courage pour la suite !

  • Olivier dit :

    Bonjour et bravo pour tout ce travail et de partage. Concernant le prix de vente, je souhaiterai savoir combien il fallait vendre sa biere a des petits bistrots , restaurants du coin. Si mon prix est de 2€ , fautil prévoir un surcout en terme de douane ou divers taxes ?

    • Salut,

      merci pour ton commentaire 🙂

      Je suis personnellement avocat du prix juste. Calcul un prix qui te permet de vivre décemment par rapport aux coûts et au temps de travail, et propose-le ensuite aux bistro/resto.

      Tes taxes de douanes il vaut mieux les payer avant, peu de bars (aucun ?) s’embêtent à acheter des bières en suspension de droits…
      Mais vu ta question je me demande si tu es professionnel ou non, il faudrait clarifier les choses.

      Attention à ne pas vendre de bières si tu n’as pas d’entreprise, et si tu as une entreprise officielle, attention à demander aux douanes l’agrément nécessaire avant de fabriquer de la bière professionnellement !
      Sinon c’est de la contrebande et ça peut te coûter très cher (en plus d’être déloyal envers les autres microbrasseurs)

  • Franz dit :

    Vous étudiez quoi en ingénierie?

    L’exposé est parfait et motivant

    • Merci pour ce commentaire 🙂

      C’était un diplôme intitulé « ingénierie et management des systèmes industriels », c’est une formation assez généraliste, j’y ai fait de la CAO, de l’usinage, de la plasturgie, de l’électronique, de la science des matériaux, de la métrologie, du management de projet et d’équipes, de l’ergonomie, de l’économie, des statistiques, du contrôle qualité et gestion/planification de production… Bref, c’était parfait pour quelqu’un de curieux comme moi !

  • Franz dit :

    Dans vos écrits je remarque toujours que vous précisez que votre brasserie restera à la taille humaines .

    Pourquoi ne pas l’agrandir ?

    • C’est pas parce que je peux grandir que je dois grandir, c’est à mon avis simplement une question de philosophie : à mes yeux il n’y a pas besoin de devenir plus gros pour devenir meilleur.
      Je n’aime vraiment pas la logique capitaliste et libérale par défaut qu’on suit tous trop souvent sans même se poser de question : créer une entreprise, croître faire concurrence, accumuler des richesses…
      Dans le fond, je suis convaincu que la croissance ne me rendra pas heureux, bien au contraire, ça sera un fardeau de gérer une brasserie plus grosse : plus d’investissements, des prêts à rembourser, plus assez de temps pour tout vendre moi-même donc je devrais passer par des distributeurs, donc je devrais vendre mois cher, donc je devrais produire encore plus pour gagner autant, donc je devrais encore croître… et c’est sans fin comme ça, c’est affolant cette fuite en avant constante !
      Bref, je cherche l’équilibre, la simplicité, je veux continuer à prendre du plaisir dans ce que je fais simplement, et il s’avère en bonus que, étant un peu minimaliste, j’ai vraiment pas besoin de gagner beaucoup d’argent pour vivre heureux 🙂

  • Lino dit :

    Bravo, c’est clair et rare les gens qui partagent leur « business ». Je cherche une activité, étant retraité depuis peu. As tu d’autres conseils pour un « ancien » ?

    • Merci pour cet aimable commentaire ! Je fais de mon mieux pour partager ce que je peux en toute transparence, si tout le monde faisait ainsi, on vivrait dans un monde bien plus intéressant et juste je pense 😉

      Alors déjà, pour commencer, si l’activité que tu recherche est un divertissement, se lancer dans le brassage est une excellente idée ! Si l’objectif est d’en tirer un complément de revenu, alors il faut déjà y réfléchir un peu plus sérieusement…

      Récemment j’ai accompagné un retraité qui voulait se faire plaisir en lançant modestement sa toute petite brasserie pro dans le sud de l’Alsace. Après en avoir discuté avec lui et l’avoir aidé à concevoir son petit atelier de brassage efficace et ergonomique. Il a finalement investi dans ce genre de petite cuve de brassage électrique bien pratique que je recommande chaudement pour brasser facilement et efficacement de la bonne bière pour pas trop cher : https://amzn.to/2M1jCT2
      Il a installé sa brasserie dans son garage, à côté de sa maison, en tant qu’autoentrepreneur, et déclare aux douanes chaque mois les quelques brassins qu’il fait, comme tous les brasseurs pro. Bref, il fait ça dans les règles, mais son objectif principal n’est clairement pas de gagner beaucoup d’argent.

      On peut en discuter plus longuement par mail si tu veux, j’accompagne souvent des brasseurs qui se lancent dans l’aventure professionnelle après quelques années de brassage amateur. D’ailleurs c’est mon métier en plus d’être artisan brasseur, je suis aussi consultant maintenant ! J’ai conçu des brasseries de 30L à 1100L, avec des budget allant de 1000€ à 120 000€.

  • jb dit :

    Bonjour.
    Belle présentation Merci.
    Pour commercialiser une boisson, y a t’il des exigences sanitaires particulières dans la réalisation ou le contrôle de la boisson artisanale fabriquée ?

    • Bonjour,

      ce n’est pas vraiment le sujet de l’article mais néanmoins voici ma réponse d’après mes connaissances actuelles en juin 2020 : il n’y a pas de normes sanitaires pour la brassage de bière ou le contrôle (sauf ce vieux texte de 1985 ?), contrairement à l’industrie laitière par exemple qui impose des prélèvements microbiologiques et certaines normes de construction de l’atelier (revêtements au sol, matériaux en contact avec le produit…) et certaines processus de fabrication. En brasserie, il faut utiliser de l’eau potable non polluée et des ingrédients non-OGM, non-ionisés, destinées à l’alimentation humaine, ne pas utiliser d’additifs illégaux et respecter les normes pour entrer dans la définition légale de bière (boisson fermentée à base de céréales).

      Les industriels font du lobbying pour mettre en place des normes sanitaires qui seraient nuisibles aux petits artisans brasseurs, mais c’est juste une guerre commerciale pour essayer de tuer dans l’oeuf la concurrence grandissante des micro-brasseurs sur le marché français. Parce qu’en réalité, contrairement au lait, dans une bière il n’est pas possible d’avoir un développement de pathogènes dangereux étant donné la présence d’alcool. Quoi que pour les bières ans alcool, qui deviennent à la mode, quelques normes seraient peut-être les bienvenues tout de même… bref, je divague !

      Pour les autres types de boissons (jus de fruits, saké, kéfirs, kombucha, vins…) ou en cas de question plus précises, comme pour toutes les questions légales en fait, je ne suis pas expert et je ne saurais pas te répondre, donc pour être sûr il faut prendre du temps et aller lire les textes officiels sur https://www.legifrance.gouv.fr/ ou alors contacter le service administratif compétent. Dans le cas précis des questions relatives aux normes d’hygiène, la DGCCRF et/ou la DDCSPP devraient pouvoir donner quelques éléments de réponse. Et sinon, en tant que brasseur pro, il y a les syndicats Brasseur de France et SNBI qui ont des services juridiques plutôt bien fournis pour aider leurs membres !

      Voila, j’espère que ma réponse détaillée t’aura été utile 🙂
      C’est dans le cadre d’un projet de création de micro-brasserie je suppose, n’est-ce pas ?

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