Mon expérience en brassage ! – Question de la semaine n°2

Voilà une question très pertinente !

 

Merci à Julien d’avoir participé a mon nouveau concept d’articles conçu spécialement pour vous mes amis lecteurs 😉

 

Je continue mon défi de cette fin d’année consistant à faire un article par semaine pour répondre à toutes vos questions, de plus en plus nombreuses !

Retrouve tous ces articles dans la catégorie « Question de la semaine » 🙂

 

Je vais tenter de répondre au mieux à cette question de la plus grande importance pour un brasseur professionnel, à propos de mes compétences et de mon expérience en brassage ! 

C’est parti, je l’espère, pour une réponse pas trop longe, ni ennuyeuse, mais assez détaillée tout de même.

 

Aujourd’hui je répond à une question ou le risque est grand pour moi de retomber dans mes travers d’antan et de faire un article de 4000 mots !

Je vais faire de mon mieux pour être synthétique, promis 😉

(Pour rappel voilà certains de mes plus longs articlesHomebrew Beyond the Basics – résumé et critique et Levures sauvages – capture culture et utilisation)

 

 

Et la question de cette semaine est …

 

Qu’a-tu comme expérience en tant que brasseur ?

Je vais essayer de résumer mon expérience de brassage au mieux, mais c’est un vaste sujet

Quoi de mieux pour faire simple et court qu’une petite liste bien lisible ?

 

Mon CV de brasseur en quelques dates clés, des premiers pas au brassage pro :

 

Je tire mes connaissances de mes recherches et de mes modestes expériences. J’y passe des heures, des dizaines, des centaines, voir même des milliers depuis mes débuts !!

La bière c’est pour moi une passion dévorante, il n’y a aucun doute là-dessus !

 

C’est guidé par mon esprit scientifique, ma curiosité, ma soif de savoir et aidé par mon niveau d’étude, que j’ai pu me lancer dans des recherches poussées pour tenter de comprendre les phénomènes en jeux à chacune des étapes de ce complexe processus qu’est le brassage de bière !

 

 

J’ai appris de mes erreurs, mais aussi de celles des autreset j’en évite de nombreuses en prenant le temps de bien planifier chacun de mes brassins et de m’instruire un maximum facilement et rapidement par l’intermédiaire de nombreux livres de brassage !

C’est d’ailleurs de mes lectures en ligne, en français, en anglais et en allemand, sur des forum ou des sites de passionnés, mais surtout dans les livres anglais, que j’ai acquis une grande expérience que j’ai pu ensuite mettre en pratique lors de mes brassins réguliers.

 

Je tiens d’ailleurs à remercier très chaleureusement tous les membres de la communauté des brasseurs amateurs (franco- et anglophones) pour leurs amitié et leurs partages honnêtes et nombreux !! 🙂

 

De plus, en bon ingénieur de production (formé à l’amélioration continue, la standardisation et le contrôle), j’ai très vite pris l’habitude de prendre des notes détaillées de chacun de mes brassins.

J’utilise des fiches de brassage pour avoir un fil directeur à suivre pendant le brassage et pour pouvoir ensuite, au moment de la dégustation, définir les points à améliorer pour le prochain brassin.

 

Pour conclure cette explication qui tire déjà légèrement trop en longueur selon moi, je résumerai mes explications par cette phrase :

C’est ainsi en recherchant énormément, en m’instruisant efficacement (livres !!) et en expérimentant rigoureusement que j’ai atteint aujourd’hui, j’en suis convaincu, un niveau suffisant pour proposer à mes amis passionnés de bières artisanales des bonnes bières dont je suis fier pour leurs prochaines dégustations ! 🙂

 

 

En bonus, quelques autres question subsidiaires :

As-tu fait beaucoup de brassins différents ?

Weizen, stout, oatmeal stout, hydromel, bière épicée, bières ambrées, bières blondes, SMASH… j’ai brassé un peu de tout les styles avec plus ou moins de réussite.

J’ai un paquet de brassins à mon actif, avec différents matériels et différentes techniques (multi ou mono paliers, BIAB, fly sparge ou batch sparge…) mais étant donné qu’a mes débuts j’apprenais tout doucement et je ne prenais pas de notes, je n’ai pas de décompte exacte…

 

Une chose est sur, mes bières étaient à chaque fois meilleurs que les précédentes, au fur et a mesure que mes compétences s’étoffaient et que je corrigeais mes erreurs.

Les amis et la famille confirment 😉

 

Quelques sont ta meilleure et ta pire expérience de brassage ?

–> Ma pire expérience de brassage amateur :

Ma toute première Weizen qui à jailli contre le miroir qui se trouvait en face de moi au moment de l’ouverture, dans la salle de bain de mon meilleur ami (j’avais pressenti le risque de « gushing »)

… essayer de contenir le jet avec mon pouce n’était pas la meilleur idée non plus.

Effet « champagne shower » garanti 😛

 

On a bien ri puis j’ai tout nettoyé avant de servir tant bien que mal des verres plein de mousse.

Cette bière n’était pas bonne, beaucoup trop amer et avec un affreux gout de levures.

 

–> Ma plus belle réussite brassicole jusqu’à présent :

J’hésite entre trois créations en particulier :

  • la modeste SMASH au Styrian Golding, très légère, que j’ai fait pour mon tout premier essai très réussi de dry hopping
    .
  • ma dernière bière ambrée aux saveurs maltées légèrement caramélisées et au houblon Magnum bien présent et tirant fort vers les agrumes
    .
  • ou bien enfin mon hydromel au miel de fleur artisanal, un régale tout en douceur après 6 mois de vieillissement en bouteille !
    .

Je pense que je vais choisir mon hydromel !

Des saveurs de fleurs aussi délicieuses et une douceur sans failles, c’est une belle réussite pour une première fois 🙂

 

Légère acidité à peine perceptible tout de même, mais c’est très léger, à peine perceptible en fin de bouche.

Les bouteilles que j’ai re-sucré sont les meilleures car pétillantes, ce qui viens compenser la texture assez fine de l’hydromel. C’est comme du crémant mais moins acide, moins sec, moins alcoolisé et avec un gout différent…

Bon OK, ça ressemble que de loin à du crémant ! ^^ Mais c’est bien plus facile à boire et avec saveurs bien plus douces 🙂

 

As-tu déjà eu des infections / brassins imbuvables ?

NON ! J’touche du bois ! 😉

Un nettoyage rigoureux à chaque étape du processus de production de mes bières et hydromels ainsi qu’une conscience permanente du risque de contamination me permet de limiter grandement les risques.

Je ne suis pas pour autant un parano des bactéries et levures sauvages, d’autant plus qu’avec une bonne fermentation bien saine et maîtrisée, les risques sont d’autant plus limités.

 

Les quelques problèmes de gushing (bouteilles fontaine) que j’ai eu étaient du à des erreurs de sucrage de ma part : 6g par bouteille de 50cl au lieu de 6g par litre !

…Ne jamais brasser fatigué ou après une dégustation avec un bon pote !

 

Et l’acidité dans l’hydromel je suis incertain de la cause …

Peut-être quelques lactobacilles peu résistants à l’alcool ont-ils eu le temps de créer un peu d’acide lactique avant que les levures à bière prennent le dessus ?

C’est pas impossible étant donné que j’avais utilisé une levure qui avait gelé une fois dans un frigo défectueux et qui n’était par conséquent pas au meilleur de sa forme malgré un pied de cuve plusieurs heures avant !

La fermentation avait mis plus de 24H à vraiment démarrer, par aidée par la température de 18°C, car pas de chambre de fermentation régulée en température à ce moment là, et la densité élevée du mélange eau + miel n’a pas aidé non plus  (1080 de mémoire).

 

 

Si tu veux plus de détails sur un point précis concernant les questions de cette semaines, laisse un commentaire !!

Et pour toutes les autres questions, ça sera une prochaine fois ! 😉

 

 

À très bientôt !  

 

Envie de partager ?
  • Julien dit :

    Merci pour ta réponse précise ! Au top.

    J’ai l’impression de me retrouver sur tes impressions/expériences/déboires.
    ça doit être marrant de faire de l’hydromel, même si j’avoue être totalement néophyte dans ce domaine.

    A très bientôt sur ton blog (ou sur Nantes si ça te tente de passer un jour !)

    • Salut Julien !

      Je suis ravi de voir que ma réponse te satisfait 🙂

      Si jamais t’as d’autres questions, sur l’hydromel par exemple, n’hésite surtout pas !! Plus il y en a, mieux c’est 😉

      D’ailleurs en parlant d’hydromel, tu as peut-être vu que j’ai commencé une expérience :

      http://brasserieduvallon.fr/le-tout-premier-hydromel-de-la-brasserie-du-vallon/

      Et pour finir, je voyage assez rarement hors de l’Alsace, ou alors je part à l’étranger en avion. Mais ça serrait carrément cool de se voir si un jour c’est possible !

      J’ai adoré discuter avec les brasseurs amateurs ayant participé à la commande groupée de malt à la Malterie du Château 🙂

      Technique, philosophie et bonnes bières, les sujets de discussions sont infinis !

      À très bientôt sur le blog !… Ou dans la vraie vie, qui sait ce que l’avenir nous réserve ? 😉

  • MEPA dit :

    Blog réussi et explicite, je me lance dans le projet d’une mico brasserie, merci 😉

  • […] Si jamais tu te pose des questions sur mon CV de brasseur, j’ai écrit un article où je dévoile mon expérience en brassage. […]

  • >