Artisan brasseur en pleine croissance, on reçoit des demandes de professionnels, des bars, resto, des mariages… il faut se mettre aux fûts !
La bière pression peut permettre une belle marge, et un beau volume de vente… mais il faut tout le matériel pour faire ça bien, et les fûts inox ça coûte un rein.
La solution que beaucoup choisissent, une solution polluante et très couteuse à long terme en réalité, c’est les fûts jetables en plastique (Doliums, Petainers, KeyKeg, FlexiKeg…).
J’ai commencé comme ça, mais de manière un chouilla moins chère (gratuite !) et moins polluante : je récupérais les Doliums vides chez mon premier client pro de l’époque, en 2018, L’Aubièregiste à Thann (merci encore Fabien <3 )
Il s’avère que, parmi tous les types de fûts jetables existants, il y a notamment les Doliums qui ont la particularité d’être (par chance) démontables…
Avec un peu d’ingéniosité !
Pensez au risques d’explosion, vérifiez bien que votre fût est intact dessus, dessous, sur les côtés, et surtout que le plastique n’est pas craquelé autour de la tête (symptôme typique d’une surpression…)
En cas de doute : mieux vaut ne pas risquer, surtout pour un fût à 0€.
Une explosion de 20 ou 30 litres de gaz sous une pression de 3 bars, ça peut faire des dégâts :
L’explosion d’un fût (à moitié) plein de liquide est moins impressionnante parce que le liquide ne s’expanse pas violemment comme le gaz lorsqu’il y a un changement de pression (une rupture du conteneur à coup de barre à mine dans ce cas).
Bref, assez joué, le point où je voulais en venir c’est qu’il ne faut jamais oublier qu’on bosse avec des contenants sous pression dangereux, donc soyez concentrés, bossez dans de bonnes conditions, prenez le temps de réfléchir à chaque action et à ses conséquences.
J’ai personnellement failli me blesser méchamment quand un tuyaux (non renforcé, inadapté, à une pression trop élevé, parce que je bossais à l’arrache) à claqué à 30cm de mon oreille… d’où l’insistance sur ce sujet !
DÉPRESSURISEZ BIEN VOS FÛTS AVANT DE FAIRE QUOI QUE CE SOIT D’AUTRE.
L’auteur décline toute responsabilité, ne faites pas ça chez-vous, planquez les gosses et le chien, blablabla…
Pour dépressuriser un fût Dolium il suffit de tourner d’un quart à l’aide d’un gros tournevis plat la petite tête rouge qui se trouve au centre de la tête de service. (voir photo ci-dessous)
L’objectif est simple : séparer les deux « cosses » noir en forme de C qui maintiennent la tête de fût (noire) sur le fût (brun)
Ci-dessous les fameuses cosses :
Personnellement, je me suis fabriqué un outil spécial avec une tige en fer diamètre 2mm (un rayon de roue de moto ancienne, bien rigide).
Le bout de l’outil est plié en forme de L, et le bout du L est taillé comme un petit tournevis plat pour pouvoir se glisser facilement entre les crans des cosses pour les séparer.
Une fois que tu arrives à insérer l’outil au bon endroit entre les crans des cosses, tu verras normalement qu’elles s’écartent un peu.
Je faisais levier avec un tournevis plat pour aider l’outil à monter entre les crans des cosses pour les écarter. (voir photo ci-dessous)
Pas besoin de forcer si on est au bon endroit… mais difficile de voir si on est au bon endroit.
Patience et expérience sont la clef ici !
Après tu peux essayer de glisser la pointe d’un tournevis plat dans le petit espace qui apparaitra entre les cosses pour forcer un peu et finir de les déloger sans les casser.
Attention à ne pas glisser, risque de blessure et risque d’abimer le fût fragile.
Mais normalement si tu écarte bien les crans y aura pas besoin (au début je devais forcer, mais après avoir trouvé la technique au bout de quelques fûts, ça se démontait sans efforts 🙂 )
Normalement ensuite on arrive à enlever une cosse, puis l’autre, et la tête est enfin libre !
Chacun aura sans doutes ses méthodes et produits de prédilection, mais voici comment j’ai fait, avec assez de succès.
J’ai pu conserver de la bière un peu plus d’un mois sans problème dans les fûts lavés, mais je n’ai jamais testé plus longtemps. À vos risques et périls si vous décidez de garder vos bières stockées plus longtemps dans des fûts lavés.
Je ne récupérais que des fûts ayant contenu des bières correctes, sans infection, pas de bières acides ou barriquées. Je ne récupérais JAMAIS les fûts ayant déjà été ouverts et lavés une fois, pour limiter les risques.
Et surtout : après remplissage, quand mes fûts étaient en stock au frais à la cave chez-moi en attendant d’être vendus ou servis sur des événements, je contrôlais régulièrement la pression pour pouvoir réagir vite avant l’explosion en cas de surpression due à une infection.
Contrôler la pression est facile, il faut tâter le fût au niveau d’une des 4 « fenêtres » (les petits rectangles un peu arrondis et plus mous que le reste du fût) qui sur sont dans les coins de la poignée du haut. Si c’est dur comme de la pierre : danger !
ATTENTION : il semblerai que la soude caustique a tendance à attaquer le plastique, ça le rend plus dur et cassant. J’ai aussi entendu dire que l’alcool à 70° pour la désinfection peut fragiliser le plastique.
Pensez bien à aligner les crans de la tête lors du remontage, et à bien vérifier que les cosses sont bien enclanchées solidement l’une dans l’autre (il ne doit pas y avoir d’écart visible ou de mauvais alignement entre les cosses)
Pour le remplissage, faites comme pour n’importe que fût, en fonction du matériel dont vous disposez : sous pression ou par gravité.
Je conseille généralement de sucrer la bière en fûts à maximum 4g/L (sucre blanc) pour ceux qui voudraient faire une refermentation comme en bouteilles.
Et je vous invite à vraiment être patiente et à ne pas enfûter une bière qui n’a pas vraiment totalement fini de fermenter, sinon c’est l’explosion assurée. Attendre une semaine de plus que la fermentation se finisse, c’est moins embêtant que devoir passer la serpillère pour éponger les 30L de bière qui se sont répandus dans la cave suite à une explosion surprise.
On oublie pas que pour perdre un unique « point » de densité, ça correspond à 2.6g de sucres par litre consommés par la levure. Donc si votre bière en fût n’avait pas atteint sa vraie densité finale, disons qu’elle était à 1.012, et qu’elle passe à 1.010 dans les deux semaines après la mise en fût, ça fait 5g de sucre consommés, + le sucre ajouté lors de l’enfûtage, et hop, on risque de dépasser 3 bars en un rien de temps 💥
Dernier conseil : les Doliums c’est fragile, transportez-les comme si c’était des bébés. On leur met la ceinture en voiture, on les porte toujours à deux mains, un seul Dolium à la fois, on les cogne pas contre les murs… Et tout se passer a bien 🙂
Dernier dernier conseil : ne pas les exposer trop à la lumière, et surtout jamais au soleil direct, ça peut altérer assez rapidement la bière contenue dedans !
Merci de m’avoir lu, et merci à tous ceux qui prendront le temps de donner une seconde vie à ces déchets « recyclables » trop rarement vraiment recyclés (comme les cannettes alu en fait, recyclées en réalité à moins de 40% en France !!!). Bref. Ça fait des poubelles, des seaux de récupération d’eau de pluie, ou des pots plutôt pratiques pour les bricoleurs et jardiniers si jamais, pour leur donner une troisième vie au lieu de les jeter 😉
A+
Et vive la bonne bière !
Aujourd’hui, je complète encore la liste des articles hors-sujets par rapport à la bière…
Après l’article à grand succès sur les crackers aux drêches ou de la petite série en forte croissance à propos de la fabrication d’hydromels, on s’éloigne encore un peu plus des sentiers battus, et on fait du sans alcool aujourd’hui !
Sans alcool, certes, mais pas sans goût…
J’ai ramené quelque chose de l’épicerie BIO du village d’à côté ce soir, quelque chose que je voulais acheter depuis quelques temps déjà, pour une soirée spécialement chaude qu’on a planifié quand on bon ami rentrera de Norvège…
Et de cet ingrédient haut en couleur, j’en ai fait une sauce fermentée !
ATTENTION : ce que je vous raconte là, je le raconte en tant que parfait amateur !
Je fais mes petites expériences de fermentation/lactofermentation et autres joyeusetés culinaires à base de fruits/légumes/épices fermentés ou marinés, et je vous partage modestement mes réussites et mes échecs.
Comme j’ai pu l’expliquer dans le premier article de cette mini série impromptue » Au-delà de la bière », le concept est simplissime : un tas de légumes, qu’on découpe ou qu’on mixe, on fout tout ça dans un bocal avec un peu de sel et d’eau, on patiente quelques semaines, et là, magie, on obtient un truc mangeable, nutritif, facile à conserver et surtout, dé-li-cieux !
Aujourd’hui, dans la lignée de l’article sur les crackers aux drêches ou de ceux sur la fabrication d’hydromels, on s’éloigne toujours un peu plus de la bière…
J’ai eu un petit souci perso, rien de grave, juste un excès de stock de betteraves rouges… quelques kilos… et une petite idée trottait dans ma tête depuis quelques temps alors je m’y suis mis !
Enfin, après une petite dizaine d’année dans la fermentation d’alcools et notamment de bière, professionnellement, je viens enfin de me lancer (en tant que parfait amateur !!) dans la fermentation de légumes.
Lactofermentation, choucroutes, kimchi, tabasco, fermentation spontanée, pickles, marinades et autres joyeusetés culinaires à base de fruits/légumes/épices…
Un nouveau monde de saveurs et d’expériences fermentaires acidulées s’offre à moi !
ATTENTION : prenez mes conseils avec un grain de sel, même si je maitrise plutôt bien le concept de la fermentation en général, je débute sur ce sujet là précisément !
Le concept est simplissime : un tas de légumes, qu’on découpe ou qu’on mixe, on fout tout ça dans un bocal avec un peu de sel et d’eau, on patiente quelques semaines, et là, magie, on obtient un truc mangeable, nutritif, facile à conserver et surtout, dé-li-cieux !
Les légumes sont naturellement recouverts de millions de microorganismes qui n’attendent qu’une chose : Lire la suite
Et voici un nouvel article à propos des méthodes de brassage/maltage à l’ancienne…
Comme j’en parlais dans mes précédents articles à propos de ma nouvelle cuve de brassage « médiévale » faite main, et à propos de la théorie du brassage de bières crues (sans ébullition), il faut maintenant que je m’attelle à mes expériences de brassage au malt vert !
En effet, ma première expérience de brassage de bière médiévale s’est bien passée, il faut donc que je test maintenant d’y ajouter des céréales crues, puis du malt vert pour voir ce que chacun de ces ingrédients unique peut apporter à la bière.
En théorie il y a vraiment énormément d’avantages à brasser avec son propre malt vert, et comme il est vert, il est aussi beaucoup plus simple, requiert moins de matériel spécialisé et de temps pour être fabriqué comparé au malt classique…
Bref, je vois là une technique innovante qui pourrait être bien utile pour les amateurs comme pour certains professionnels !
À condition que mes expériences soient un tant soit peu concluantes…
Ce que nous allons voir tout de suite 😉
La saison estivale touche à sa fin, les feuilles virent doucement au orange et le brouillard s’installe…
A cette période, les houblonnières regorgent de magnifiques lianes pleines à craquer de cônes de houblon odorants et débordant de lupuline bien dorée. Il vas falloir s’activer : c’est le moment de la récolte du houblon !
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Voici en détail ma première récolte de houblon !
(et un petit résumé de la fin de saison dans le jardin)
Allez hop, c’est parti ! Lire la suite
Toi amateur de bière et/ou brasseur amateur, est-tu souvent confronté à l’ignorance des gens en matière de bières ?
Parce que moi oui, et ça m’attriste que tant de gens ignorent tout de la bière !! Et à vrai dire je n’ai pas l’impression que la grande mode des IPA améliore beaucoup les choses.
Mais enfin, un minimum de culture bièrophile tout de même !
Je ne suis certes pas l’expert international incontesté en matière de bières, mais je touche ma bille comme diraient certains et il y a toujours la même chose qui me hérisse les poils en général.